Passagers clandestins

En pleine rénovation du KoulKinKou, j'ai démonté cet après-midi avec Océane les rails qui permettent à la partie haute du capot de descente de coulisser.

Je savais qu'ils étaient pourris et bon à changer. J'ignorais par contre qu'ils abritaient des passagers clandestins un peu spéciaux...

En soulevant le rail, je vois un petit tas de feuilles vertes,toutes fraîches. Sur le moment, j'ai du mal à comprendre comment des feuilles ont réussi à se mettre là-dessous... Des feuilles toutes fraîches, qui plus est.

Et puis en enlevant complètement le rail, je capte tout de suite l'ampleur du problème : une trentaine de cocons, entièrement fait en feuilles, fermés par un oppercule (lui aussi en feuille, comme découpé à l'emporte-pièce et parfaitement ajusté, au millimètre) sont logés dans le bois.

En fait, le soi-disant pourrisement du bois n'explique pas tout.
Dans le bois sain, des insectes ont foré (si,si...comme une perceuse) des logements, et fabriqué des cocons en feuille pour leurs larves...

Et franchement, les photos ne rendent pas justice au boulot de l'insecte. Les cocons sont en fait parfaitement lisses, avec un opercule tout droit sorti d'une perforatrice. De vrais cigares miniatures !

D'un coup, Océane se met à avoir peur et me montrer un insecte qui tourne furieusement autour de nous.
Pas de doute, c'est bien une abeille !

Le mystère s'éclaircit un peu, mais pas le nom de l'abeille (si vraiment, c'en est une).

Un petit coup de wikipédia à la maison et hop! l'enquête est finie :

Le coupable est une Megachile rotundata , abeille découpeuse :


L'abeille découpeuse (Megachile rotundata), est une des espèce d'abeille (abeille solitaire) appartenant au genre des « megachiles ». Ces abeilles construisent les loges où elles déposeront leurs oeufs à partir de morceaux de feuilles découpées (luzerne, troène, acacia..).

Une de ses particularités est de découper avec une méthode spectaculaire des morceaux de feuilles tendres (découpe circulaire à ovale aux bords nets, toujours en bordure de feuille) qu'elle transporte ensuite en vol afin de confectionner son nid constitué de feuilles enroulées (aspect cigare).
Un nombre important de feuilles peuvent ainsi être découpées, sur le troène par exemple (photo ci-contre), sans conséquence apparente pour le buisson (la cicatrisation se fait rapidement, notamment grâce au fait que l'abeille ne coupe pas les nervures centrales et le réseau des vaisseaux de sève.


La nature est formidable, quand même...


Bon, c'était la page découverte de la nature. Maintenant, va quand même falloir les refaire ces rails de descente.
ça va être chaud pour avoir le bateau à l'eau avant cet hiver.

;-D