vendredi, avril 15, 2011

Boubam : Tam-Tam et états d'âme...

Aujourd'hui, j'ai déserté le boulot pour aller à l'école des filles voir le petit spectacle d'Ambre, sur le thème du conte "Boubam et le Tam-tam".

Pour la petite histoire, l'école de musique locale ayant fermé ses portes, la municipalité a donné un chèque aux écoles pour qu'elles puissent acheter des instruments de musique.
Et manifestement, cette année, c'est les instruments africains qui ont raflé le jackpot.
Sait pas si c'est là aussi la faute à Domenech ou à Shakira, mais c'est comme ça : depuis deux mois, mes filles tapent comme des sourdes sur des djembés et autres percussions à base de courges vides....
Et c'est tant mieux.  ;-D

Donc, accompagné de Tata Marianne (ma chère et tendre travaillait...), on a débarqué à l'école avec un bon quart d'heure d'avance.
Voyant que le personnel installait les bancs miniature des enfants, on s'est dit : Tiens, on va voir le spectacle avec les petits.
Et lorsque Océane revient de récréation, c'est tout naturellement que je lui fait coucou derrière la vitre, ce qui me vaut un "Papa! c'est mon papa!" qui fait bien plaisir.
Sauf que...
Ben, en fait la maitresse d'océane, prenant acte que le géniteur d'une de ses élève est collé le nez écrasé sur la vitre de la porte d'entrée comme un contractuel hargneux sur le pare-brise d'une ferrari en stationnement gênant, prend gentillement ma fille par l'épaule et la ramène en classe...
Euh... finalement, les bancs miniatures ne sont pas pour les autres enfants.
C'est pour nous.

A l'ouverture des portes, je m'assied donc avec Tata Marianne, les genoux au niveau des épaules, les fesses sur les talons, un rien frustré d'avoir fait coucou à ma fille qui finalement saura que j'étais là, mais n 'aura même pas un bisou.

Et c'est la sortie des tout-petits qui s'installent derrières les fameux tam-tams.
Coucou d'Ambre qui, elle aussi, avait noté qu'on était là, et ne se prive pas pour le faire savoir à ses copines.
ça n'a pas l'air de plaire à la maitresse, tout ce bazar.
De l'ordre, bordel ! (bon, elle le dit avec ses mots à elle, hein. Elle est polie, la maitresse. Elle a juste l'air d'un gardien de prison, mais elle est polie, elle au moins)
Les enfants, subjugués par l'autorité de la gorgone, se tassent par terre, et le spectacle commence.


Bon, si quelqu'un voulait savoir les tenants et les aboutissants du conte, voire même une vague idée générale de l'histoire, ben c'est pas là qu'il fallait venir...

Les enfants, dûment coachés par la gorgone, jouent trois scénettes : les singes, les féroces lions et les serpents.
Ambre cogne avec bonheur sur le tam-tam, sauf pour la scène trois, où elle interprète magistralement un serpent sous acide coincé dans un avion en piqué.
Les autres enfants sont nullissimes, leurs serpents n'ont aucune âme, le jeu des acteurs manque de crédibilité.

Ma fille, elle, est une véritable artiste.
On comprend en la regardant que le serpent est entré dans une machine à laver, et qu'il veut absolument en sortir avant la fin du cycle essorage.
Les autres enfants se bornent à faire onduler leur petite mimine sans bouger, alors que ma fille ondule toute entière autour de sa main qui, elle ne bouge pas.
Un parti-pris artistique osé qui ravi les spectateurs, et empli de fierté le papa que je suis.

On ressent la déprime de la maîtresse devant l'amateurisme de certains enfants.
Et c'est avec résignation qu'elle rassemble les enfants pour la scène finale, une sorte de danse exprimant le triomphe de Boubam sur les obstacles du contes (lesquels ? mystère, mais en tout cas, il est content).

Là encore, on voit que ma fille bouffe du Shakira non-stop depuis deux mois.
Y quand même une différence entre les espèces de Boubam des bac à sable qui oscillent vaguement d'un pied sur l'autre en battant des bras à contre-temps, (exactement comme votre serviteur en boîte de nuit, en fait), et le Boubam revisité par ma fille et qui à l'air d'avoir plus appris sa choré sur W9 avec lady Gaga que dans la savane, coursé par les lions.

Fin du spectacle.
La maîtresse est désespérée. La foule ovationne. les appareils-photos crépitent (en fait, ils crépitent depuis le début. On voit bien qu'il n'y a plus de pellicules à acheter, hein....).

Et zou ! On nous prie de sortir.
Comme ça.
Hop hop hop. Y'a pas que ça à foutre, hein.
On a un programme scolaire, nous.
Allez, tchao, à la semaine prochaine...

C'est donc un papa frustré qui laisse sa fille en pleurs repartir en classe, sans même un bisou (Justice! dirait Océane :-P).
Tata Marianne, elle, essaye quand même de refiler à la maîtresse un paquet de fraises Tagada pour récompenser les enfants.
Mais la gorgone se met le paquet dans la poche, expliquant qu'elle n'aime pas trop donner des bonbons aux enfants (pas étonnant que la moitié aient l'air de tourner au Prozac, s'ils n'ont jamais de sucre).

Bon, on verra la semaine prochaine pour le spectacle d'Océane, mais l'Education Nationale a du souci à se faire si c'est comme ça qu'elle traite les artistes de demain...

;-D

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