samedi, septembre 14, 2013

Le jour où j'ai fait partie des culs trempés...

Et non, Ami Lecteur, rien a voir (hélàs) avec cette excellente Illiade et Odyssée complètement barrée de "O'brother".

Lassé de ne rien avoir dans le casier, et devant le coup de vent qui s'annonce selon météo France, j'ai décidé de remonter le casier ce soir, après le boulot, profitant que ma chère et tendre soit partie avec les marmots à la piscine.

Motivé donc, je remarque quand même qu'il n'y a pas grand monde dehors, sinon une tripatouillée de magnifiques vieux gréements tout de bois et de bronze bien astiqués...
A mieux y regarder, un oeil un peu moins bouché par l'optimisme que votre serviteur aurait tout de suite noté qu'ils étaient drôlement penchés sur l'eau, les vieux gréments.
Pis qu'ils allaient drôlement vite.
Pis aussi qu'ils étaient tous en train de rentrer.

Mais moi non.
Je ne suis pas une tapette, moi.
C'est pas un avis de force 5-6 placardé sur la porte de la capitainerie qui va me calmer, hein.
Chaud bouillant le garçon.

Donc, ivre de liberté et d'auto-satisfaction, regonflé dans mon estime sur mon ponton par un gars qui semblait admiratif devant un type qui osait sortir par un temps pareil ("vous allez sortir ?! ben, la voile c'est votre truc. moi, je suis rentré, ça secouait trop..."), je largue les amarres et sort du port, en croisant les vieux gréements qui, eux, rentraient...

Et là, 15 minutes de pur bonheur, les voiles bordées à mort, le bateau qui file à fond.
Je tire trois bords avant de mettre le cap sur le fort carré.
Pis je sors de l'abri relatif de la digue...
Et là, ben ça change de calibre.
Des creux de 70-80cm.
Bon je sais, 80cm mesuré avec un mètre à la main, c'est ridicule.
Mais avec une boite à sardine de 5m sans la moindre quille ni dérive potable, ça devient rock'n roll.
Au bout de 10 minutes, j'ai compris que le casier allait rester où il était, et que le but ça serait plutôt de revenir au port, si possible avec le mat.

Y'aurait juste deux problèmes, dans l'immédiat.
Le premier : descendre les voiles.
ça n'a l'air de rien, mais sur un canot de 5m, secoué par des vagues qui font 1/6 de sa longueur, le plat bord à ras de l'eau, dès que je change de place le cap change tout seul.
si on enlève 130kg d'un côté d'un bateau (qui lui n'en pèse que 500 ou 600) pour les mettre à l'avant, ben le bateau en question, il vire tout seul.
Et forcément, si le bateau va plus vite, ben il change de direction plus vite aussi...

Du coup, pour descendre le génois à l'avant tel que, c'est sportif.
Faut mieux trouver un endroit plus calme.
Ce qui nous amène au problème n°2 :
Va falloir faire demi-tour.
Donc empanner.
Parce que changer de bord calmement, ben ma savonnette sans quille ni dérive, elle sait pas faire.
Et empanner de ce temps là, sans y laisser le mat...

Bon, du coup, y'a pas le choix, j'arrive au Fort Carré.
Zou, je choque l'écoute de génois, et j'envoie la barre à fond en avalant l'écoute de la grand voile, le tout en serrant les fesses façon jean-Claude Van Damme (crac, la noisette :-D)

Même comme ça, le bateau se couche à mort sur l'autre côté, et la mer s'invite à bord.
Moment de panique quand je me retrouve le cul à l'eau dans le bateau, avec deux trois vagues qui déferlent sur les genoux...
De près, elles ont l'air vachement plus grosses, hein.
:-D

Le bateau fini par se redresser doucement, et je borde l'écoute du génois.
J'ouvre la vanne de l'autovideur, et avec la vitesse, le cockpit commence à vidanger.
Pinaise, comme dirait Homer.
Des descentes de trouillomètre pareilles, ça vous refait un coeur à neuf.

Un petit peu calmé, et très largement dégonflé des chevilles, votre serviteur au cul bien salé est bientôt de retour dans la baie où, à l'abri de la digue, c'est plus facile de descendre le génois, puis la grand voile.
Plus facile, mais quand même sportif sur ma coque de noix...
Bref, les voiles finalement jetées en vrac dans la cabine, le moteur en route, je rentre au port.

Direction les toilettes de la marina où je passe un petit quart d'heure à faire sécher mon calbut et mon jean au sèche cheveux, histoire de ne pas trimballer 40 litres d'eau de mer dans la Mercedès (voui, j'ai un grand jean).

Relativement sec, je rencontre les Vieux à la marina, à la sortie des toilettes (le monde est petit), apparemment désolés que leur crétin de fils n'ait pas au moins ramené un petit homard.

J't'en foutrais, de la plaisance, moi.
:-D

Edit : 
Suite aux remarques outrées des Vieux, je tiens à modérer mes propos ci-dessus.
En effet, EN AUCUN CAS les Vieux n'étaient vexés que je n'ai pas pris de homard.
Les Homards, ils s'en tapent. Ils les aiment pas les homards.
En fait, ils auraient de loin préféré des moussettes ou même un demi-tourteau, mais leur grand dadais de fils au fion humide n'a même pas été foutu de ramener ne serait-ce qu'un bulot.
Donc, mea culpa si j'ai pu laisser croire que les Vieux étaient plus préoccupés par le contenu du casier maudit que par ma santé précaire, comme il aurait pu leur être dit.
Il est évident que, malgré la juste colère qui était la leur de voir quel piètre pêcheur ils ont pu engendrer, ils étaient ravis de voir que je serais de retour le mardi midi suivant pour continuer à leur dévaliser le frigo.
Bisous, les Vieux
;-D

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